L’usage des chambres (ou caissons) thérapeutiques hyperbares expose ses utilisateurs, les patients qui en bénéficient, et la population alentour à un certain nombre de risques qu’il convient de prévenir. Parmi ces risques, l’incendie est le plus à redouter. Le dernier en date est survenu le 31 octobre 1997 à Milan (Italie) et a fait 11 morts, tous à l’intérieur de la chambre.

Il convient donc de rappeler les consignes de sécurité applicables à ces appareils, qui sont d’ordre législatif et réglementaire (1, 2, 3]. Le chef d’établissement est responsable de leur application. Elles doivent faire l’objet de directives à l’usage du personnel d’exploitation.

Matériaux

Les matériaux constitutifs du caisson doivent être ininflammables ou ignifugés (norme UIC) :

  • peintures ;
  • planchers, cloisons ;
  • literie (draps, couvertures, matelas) ;
  • revêtements des sièges.

Les circuits d’oxygène gazeux ou de mélanges gazeux contenant plus de 30% d’oxygène doivent être dégraissés tuyaux, vannes, clapets, soupapes, débitmètres, barboteurs, inhalateurs, déverseurs.

Matériels

Il est interdit d’introduire dans une chambre hyperbare :

  • tout élément combustible ;
  • briquets, allumettes, alcool ;
  • matières grasses de toute sorte ;
  • brillantine, tâches de cambouis, chaussures grasses, pétrole et dérivés. En particulier les roulements à billes des roues des chariots et fauteuils doivent être soigneusement dégraissés (seul l’usage de lubrifiants incombustibles est autorisé) ;
  • beurre, aliments gras, casse-croûtes, sucre en grandes quantités ;
  • pansements gras, vaseline, glycérine, biogaze, etc… ;
  • papiers en grande quantité (attention aux journaux) ;
  • vêtements (ou sous-vêtements) synthétiques susceptibles de se charger en électricité statique.

Les pansements seront remplacés par de la gaze sèche ou imbibée de solutions ininflammables (sérum physiologique, Dakin, Bétadine, ammonium quaternaires) L’antisepsie de la peau sera réalisée par ces mêmes produits.

Il est interdit de fumer dans un caisson hyperbare. L’introduction de thermomètres à mercure est formellement interdite (risque d’intoxication par les vapeurs en cas de bris).

Circuits électriques

La tension électrique à l’intérieur du caisson est limitée à 42 V. Les circuits doivent être pourvus de dispositifs détecteurs de défaut d’isolement. Les appareils électriques utilisés ne devront pas produire d’étincelles.

Composition de l’atmosphère

L’atmosphère du caisson ne devra pas contenir plus de 25°/o en volume d’oxygène. Pour cela :

  • Les patients sont alimentés en mélanges gazeux respiratoires par un inhalateur (ou tente à oxygène) présentant des qualités d’étanchéité, autour du visage ou de la tête, propres à éviter l’enrichissement de l’atmosphère du caisson en oxygène. Les gaz expirés doivent être rejetés à l’extérieur du caisson par un dispositif déverseur en bon état de fonctionnement. Une résistance expiratoire élevée sur le déverseur conduit à expirer à l’intérieur du caisson ;
  • L’étanchéité des circuits d’oxygène ne doit pas reposer sur les clapets des prises baïonnettes normalisées. Celles-ci doivent impérativement être doublées d’une vanne d’isolement ;
  • Un analyseur doit permettre de connaître en permanence et en continu la fraction d’oxygène dans l’atmosphère des différents compartiments du caisson (chambre et sas). Cet appareil doit être régulièrement contrôlé et étalonné. Les sondes d’oxygène à durée de vie limitée doivent être remplacé plus tard 12 mois après leur première mise à l’atmosphère. En cours de vie, on doit s’assurer qu’elles sont capables de répondre à une Fi02 > 30% ;
  • Un dispositif de ventilation forcée doit permettre d’éliminer rapidement, quelle que soit la pression ambiante, tout excès accidentel d’oxygène dans l’atmosphère du caisson.

Système d’extinction d’incendie

Un dispositif d’extinction d’incendie sous pression doit être présent et en état de fonctionner. Il doit être manoeuvrable de l’intérieur et de l’extérieur du caisson. Un essai de fonctionnement au moins annuel doit être effectué à la pression maximale de service et consigné sur un registre historique.

 Formation du personnel

Le personnel chargé de l’exploitation et de la maintenance du caisson devra avoir reçu la formation adéquate à la prévention des accidents, à la mise en oeuvre des consignes de sécurité, et aux conduites à tenir en cas de dysfonctionnement.

Il est notamment chargé :

  • de l’application des mesures tendant à prévenir l’introduction par les patients de substances ou matières dangereuses faire vider les poches, contrôler la nature des matériaux des vêtements, vérifier les pansements ;
  • de la surveillance du bon fonctionnement des systèmes inhalateurs-déverseurs et de leur bon positionnement sur les voies aériennes des patients ;
  • de la surveillance du taux d’oxygène dans l’atmosphère du caisson.


Références :

  • Ministère de la santé publique. Conditions techniques relatives aux appareils de réanimation de la catégorie II. Arrêté du 28février 1970, 3-0- du 2avril 1970.
  • Ministère du travail. Décret n°74-725 du 11 juillet 1974 (art, 16), J-0- du 21 août 1974 et arrêté du 1er octobre 1974, 3-0- du 29 novembre 1974.
  • Marine Nationale. Instruction sur la plongée autonome, tome 2, titre 5 & 4 Sécurité des caissons de recompression. COMISMER, 83800 Toulon Naval, 1996.
  • LE PECHON J.-C. Hygiène, sécurité, prévention en milieu hyperbare. Actes de la 1ère conférence européenne de consensus sur la médecine hyperbare. F. Wattel et D. Mathieu Ed. Lille, France, 1994.