Physiopathologie, clinique et conduite à tenir face à des plaies chroniques ischémiques.

Cette catégorie inclut :

  • les plaies d’artérites stade IV, en cas d’échec de toutes les thérapeutiques classiques;
  • les ulcères variqueux rebelles;
  • les gangrènes diabétiques infectée ou pas;
  • les plaies d'(ostéo)radionécroses (ORL, radiocystite);
  • les ostéites et ostéomyélites réfractaires, c’est-à-dire de durée de > 2 ans et d’échec de > 2 essais thérapeutiques bien menés.

Notions théoriques

L’OHB n’a aucun effet sur la guérison des plaies « normales », où il n’y a pas d’hypoxie.

Dans les cas cités ci-dessus, souvent l’hypoxie est le seul facteur qu’on ne sait pas corriger, en général car il s’agit d’une oblitération des vaisseaux de faibles diamètres (artérioles, capillaires). Cette hypoxie a un effet défavorable dans au moins deux grand aspects de la cicatrisation : elle entretient l’infection (si présente) (diminution du pouvoir bactéricide des polymorphonucléaires (PMN), inefficacité des antibiotiques), et elle empêche la formation d’un tissu de granulation sain (qualité de collagène inférieure).

Pendant la session d’OHB, l’oxygène est dissous en grandes quantités dans le plasma même (donc en surplus de l’oxygène transporté par l’Hb), ce qui permet une diffusion d’O2 péri-capillaire beaucoup plus importante (distance de diffusion triplée). Pendant l’OHB, les PMN retrouvent leur pouvoir de production de radicaux libres lysocomoniaux. L’alternance d’hypoxie et de normoxie ou hyperoxie, deux fois par jour, constitue un stimulus très important de la production de collagène solide, et donc de la formation d’un tissu de granulation sain. La restauration de ces deux facteurs permet dans un grand nombre de cas, souvent après un temps de latence de 10-15 jours, la cicatrisation de plaies dites « réfractaires ».


Indication à l’OHB

Les catégories de plaies citées ci-dessus, après consultation jumelée du chirurgien (plastique, vasculaire, maxillifacial, orthopédiste…) et du médecin hyperbariste.

L’OHB se fait à raison de 2 fois par jour (90 minutes) pendant au moins les 2 premières semaines. Ensuite, selon l’évolution, à raison d’une session par jour, jusqu’à cicatrisation ou mise en place de greffes ou lambeaux. Ceci peut prendre jusqu’à 100 séances ! L’OHB est toujours complémentaire au traitement « classique » : pansements locaux, contrôle métabolique du diabète, hyper-alimentation, antibiotiques…