En Suisse cette fois, le Pr. Bühlmann choisit des seuils variables comme critère de remontée à partir d’un modèle haldanien.

Chaque compartiment étant muni de 2 coefficients a et b déterminés expérimentalement, le seuil est défini par la pression absolue minimum admissible à la remontée :

Padmissible = (PN2 – a).b
PN2 : tension d’azote dans le compartiment considérée

Mais l’apport essentiel de Bühlmann concerne la plongée en altitude. En effet, il prit l’air alvéolaire comme référence de gaz respiré ; or en altitude le pourcentage d’azote dans l’air alvéolaire s’éloigne nettement du pourcentage usuel reconnu dans l’air (79% environ) :

  • d’une part la pression de vapeur d’eau reste à peu près fixe malgré la modification d’altitude;
  • d’autre part la pression partielle de gaz carbonique n’évolue que très peu (et si elle varie en altitude, c’est à cause de l’hyperventilation générée par l’hypoxie).

Par complémentarité, la pression partielle d’azote n’est pas celle que fournit la loi de Dalton appliquée à l’air respiré.

A partir de ses travaux, Bühlmann produisit des jeux de tables mer / altitude utilisés en Suisse, Allemagne et largement dans les algorithmes d’ordinateurs de plongée du marché actuel.

Notons toutefois que certains auteurs tels Le Pechon signalent qu’en haute altitude, l’hypoxie de fait est un facteur favorisant et aggravant de l’accident de décompression, ce qui devrait conduire à rendre nettement plus sévères les tables de plongée en altitude, option que ne retient pas Bühlmann.


Références :

  • Bühlmann, Decompression after repeated dives, Undersea Biomed, 1987;
  • Le Pechon, Médecine de la plongée et du travail en amtmosphère hyperbare – La physique et ses applications à la plongée, Cochin, Paris.